La sécurité des journalistes est une priorité de l’AJP

La sécurité tant physique que mentale des journalistes passe par la prévention, l’analyse des risques et l’apprentissage des réflexes pertinents. L’AJP a proposé 6 modules de formations lors de sa Summerschool. La ministre des médias, Bénédicte Linard, est venue rencontrer les participant.e.s.

« Les violences et la méfiance envers les journalistes augmentent dangereusement, et particulièrement ces dernières années. La gravité de ces actes ne doit pas être normalisée ni acceptée ». Et la ministre poursuit : « Il est fondamental d’agir sur plusieurs fronts : formations des équipes et des rédactions, Police, Justice. En tant que ministre des Médias en FWB, j’ai dégagé des moyens pour soutenir les formations comme celles organisées par l’AJP ».

 

Bénédicte Linard a échangé avec les participant.e.s inscrit.e.s dans le parcours de formations « sécurité »(lire ci-dessous) ainsi qu’avec l’équipe de l’AJP.  Son cabinet, comme celui de son homologue flamand B. Dalle, participe aux côtés de l’AJP et de la VVJ à une concertation avec la Police et le cabinet du ministre de la Justice. Les questions de sécurité (des journalistes) relèvent en effet essentiellement du Fédéral, alors que les médias relèvent des Communautés. Une concertation sur ce thème est une première en Belgique. La venue de la ministre à nos formations « Sécurité » s’inscrit dans ce cadre et vise aussi à appuyer les initiatives existantes, car l’AJP n’est pas restée sans réactions ces dernières années. Outre les plaintes déposées, l’accompagnement des journalistes et la prise en charge des frais d’avocats, l’AJP a conçu un programme de formations « safety ».

Le parcours de sécurité

Avec Gaëtan Vannay, ex-journaliste suisse aujourd’hui consultant en sécurité, une première journée du parcours de formation  « safety » a été consacrée à la gestion du risque sur différents terrains d’intervention : risques physiques mais aussi psychologiques et éditoriaux. C’est d’Ukraine, où il demeure désormais, que G. Vannay a dispensé la formation. En présentiel cette fois, Elodie Vialle, journaliste française et consultante en sécurité numérique, a animé deux ateliers en matière de cyberharcèlement : comment reconnaître le cyberharcèlement, qui sont les harceleurs en ligne et quelles sont leurs tactiques ? Comment s’en protéger ainsi que ses proches et ses sources ? Quels sont les outils et les solutions en ligne à connaître ? Lors de cet atelier d’autodéfense face au cyberharcèlement, Benjamine Bovy, avocate de l’AJP pour les dossiers de ce type, a fait le point sur les outils juridiques, les recours et actions possibles. Le second atelier de la formatrice était davantage tourné vers les responsables de rédaction : quels plans d’actions les rédactions peuvent-elles concevoir pour prévenir et riposter ?

Les gestes qui sauvent

Ensuite, c’est avec un formateur de la Croix-Rouge que les participant.e.s ont appris ou révisé les gestes de premier secours, afin d’oser agir en toute sécurité face aux situations les plus courantes de malaises ou d’accidents. Une formation que chacun et chacune devrait d’ailleurs suivre au moins une fois dans sa vie, car elle est utile sur le plan professionnel mais dans la vie privée également. Avec la conseillère en prévention psychosociale Marie-Paule Bertrand, ce sont les réflexes et attitudes en cas d’agression verbale qui ont été travaillés : gestion de l’agressivité, désescalade, techniques de communication. La dernière session de formation a été animée par Tom Hendrickx, de Safe (Security Awareness in Fragile Environments) : préparation d’une mission dans un environnement hostile, analyse des risques sur le terrain, zones à éviter, matériel de secours, formation médicale et utilisation correcte de l’équipement…

Toutes ces formations peuvent être organisées en région ou pour une ou plusieurs rédactions, sur demande. L’AJP reproposera un « parcours sécurité » dans les prochains mois.

MS